Face à la recrudescence de la migration irrégulière, les médias burkinabè sont de plus en plus sollicités pour informer, sensibiliser et prévenir ce phénomène. C’est dans cette dynamique que l’organisation We World a réuni, du 9 au 10 octobre 2025 à Ouagadougou, une dizaine de journalistes autour d’un atelier de formation consacré aux enjeux migratoires et au traitement responsable de cette thématique.
Pendant deux jours, les participants ont échangé sur les réalités, les défis et les responsabilités liés au traitement médiatique de la question migratoire. L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet régional OUESTAF, intitulé « Parcours régionaux pour la prévention de la migration irrégulière, la lutte contre le trafic des migrants et la traite des êtres humains », financé par l’Union européenne. Elle vise à renforcer la capacité des médias à produire des contenus informatifs, nuancés et équilibrés sur les migrations.
Plusieurs thématiques ont été abordées au cours de la formation : les définitions et typologies de la migration, le cadre juridique national et international, ainsi que le traitement journalistique sensible et responsable. L’objectif, selon les organisateurs, est de permettre aux journalistes de mieux comprendre le phénomène afin d’en parler avec professionnalisme et humanité. Le formateur, Hassane Koubere, a notamment insisté sur la nécessité de bien choisir les mots lorsqu’il s’agit de traiter des questions migratoires.
Pour We World, les médias représentent un maillon essentiel dans la lutte contre la migration irrégulière. « Les journalistes ont un rôle crucial dans la mise en œuvre de ce projet, étant donné qu’aujourd’hui, les médias touchent un large public. L’idée, c’est donc de renforcer leurs capacités et de les impliquer dans la diffusion de messages clés de sensibilisation pour dissuader et informer sur les risques liés à la migration irrégulière », a expliqué Mahamadou Cissé, chef de projet à We World Burkina Faso.
Il a ajouté qu’à la suite de cette formation, certains médias seront identifiés pour produire des contenus en lien avec la migration et accompagner la mise en œuvre du projet.
L’initiative a été accueillie avec enthousiasme par les participants, conscients de la complexité du sujet et du rôle qu’ils doivent jouer. « C’est une belle opportunité pour nous, professionnels des médias, d’échanger sur un thème d’actualité d’une grande importance dans notre contexte. Nous avons acquis beaucoup d’informations sur les sous-thématiques. C’est un réel acquis pour moi, qui me permettra de produire des contenus sur la migration et, surtout, de sensibiliser les jeunes, principaux concernés par les conséquences négatives de l’immigration irrégulière », a confié une participante.
À la fin de la formation, les journalistes ont reçu des attestations de participation en reconnaissance de leur engagement.
Financé par l’Union européenne à travers le Mécanisme de développement multi-partenaires sur la migration (MMD) du Centre international pour le développement des politiques migratoires (CICPM), ce projet vise à mieux encadrer les flux migratoires et à renforcer la protection des personnes migrantes. Il est coordonné par We World et WILDAF-Afrique de l’Ouest, et mis en œuvre dans cinq pays de la sous-région ouest-africaine : le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire.
Par Nafissatou YEMBONE
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